Inter-ARTS
Parcours d’œuvres d’art public éphémères à l’Ile des Moulins
4 juillet – 2 septembre 2024
en collaboration avec Culture Lanaudière et le centre d’artistes Rond-Point
Commissaire : Chadi Ayoub
« Avec ce projet, les artistes sont invités à questionner le rôle des œuvres d’art public dans un contexte d’intégration et d’adaptation, en considérant le symposium de sculpture Circuit Art et Nature réalisé en 1978 sur l’île des Moulins. Inter-ARTS est une rencontre entre artistes, entre œuvres, mais surtout une rencontre entre le riche héritage culturel de l’Île des Moulins et le présent. »
En 1978, le Symposium de sculpture de Terrebonne rassemblait sept sculptures réalisées par sept sculpteurs. Deux autres sculptures s’ajoutaient en 1995, dont Point de départ de Catherine Widgery. Neuf sculptures, une sculpteure. Ce bref inventaire explique peut-être le titre de l’œuvre de Widgery !
En 2024, une diversité de genre et culturelle contribue à élargir le champ des possibles (équité, inclusion, imaginaires) au contact des œuvres disséminées dans la sphère publique. La question de l’urgence climatique et les manières de repenser le monde alimentent les débats au quotidien. Ces préoccupations étaient peut-être moins ancrées dans les années 1970. Cependant, avec sa sculpture en acier corten, on a dit de l’œuvre Nous trois, du sculpteur Jacques Huet, qu’elle prolonge l’idée de Terre et de Nature pour y inclure le noyau social et familial. Par ailleurs, la pratique de l’artiste sera sans cesse traversée par l’utilisation du bois et l’image de l’arbre, symbolisant la résistance, l’élévation et l’élan vital.[1]
Entouré de nature, le projet Haute lisse résonne à travers le panorama que nous livre l’Ile-des-Moulins. L’œuvre que je présente sous la forme d’un triptyque, aux motifs contrastés et parfois si usés qu’on dirait de la dentelle, rend hommage au travail des femmes et à la pratique des arts domestiques et textiles. J’ai monté Haute lisse comme un chemin de table ou une catalogne, en tissant une trame horizontale avec des bardeaux de cèdre recyclés. La vie des formes et les imaginaires qu’elle développe, entre linge de maison et architecture vernaculaire, rencontrent ici la sphère intime de Nous trois et sa manière sensorielle d’habiter le territoire.
[1] Seleanu, A. (2002). Jacques Huet. L’unité homme nature. Vie des Arts, 46(186), 76–78.