La Surface des jours

Galerie des arts visuels, Québec
peinture/installation/vidéo
2012

REFLET projection vidéo présentée en boucle

Michèle Lorrain n’a de cesse d’explorer les capacités infinies de l’espace pictural à intégrer ses récits. Ce sont des fragments d’histoires, intimistes, effleurés, mystérieux et éminemment poétiques. Toujours, l’architecture occupe une place de premier plan, comme scène privilégiée de cette fiction. L’image, sa réflexion, les effets d’apparition et de disparition, constituent le fil rouge de cette production récente.

L’exposition regroupe quelques suites picturales dont celle des Miroirs noirs, dont les surfaces picturales sont intégrées aux cadres d’horloges récupérées. Une évocation du temps, de sa fuite, mais aussi celle de la perte et de l’altération du réel. Car de ces fonds très sombres se détachent des silhouettes d’architectures et de personnages dont on ne peut reconnaître les traits. Comme s’il s’agissait de conserver les grandes lignes d’un paysage sans artifices et surgi de l’ombre. Parfois, sur les surfaces vitrées de ces objets quotidiens détournés, apparaît notre propre image qui s’amalgame alors aux récits proposés.

Ailleurs, trois grandes formes circulaires et réfléchissantes, tels de grands disques noirs ou d’un gris anthracite, réfléchissent également notre silhouette. Elles évoquent les surfaces vitrées rencontrées si souvent dans l’espace public de la ville et semblent attirer la rue dans l’espace de la galerie. Puis, pour la toute première fois, l’artiste présente une projection vidéographique qui introduit le mouvement dans cette suite d’impressions visuelles. Partout, Michèle Lorrain souligne la distance qui s’opère de l’objet réel à son image furtive.

Lisanne Nadeau, directrice de la Galerie des arts visuels